lundi 11 juin 2018

Redéfinir sa place de parent

La séparation bouscule notre place de parent


Trouver sa juste place, la bonne attitude en tant que parent ne va pas de soi après une séparation. 


Cette séparation a créé un déséquilibre, et ce pendant les nombreux mois qui l'ont précédés, dans la relation entre parents et enfants. Non seulement nous sommes désormais seul(e) à gérer notre quotidien, mais en plus cela intervient après une période qui a mis nos nerfs à rude épreuve. Il a fallu comprendre, analyser ce qui clochait dans notre couple, puis prendre ou subir la décision de se quitter, trouver un nouveau lieu de vie pour soi et les enfants puis envisager désormais une reconstruction, un apaisement personnel. Nous avons été bousculé(e)s, malmené(e)s et nous avons besoin de souffler. C'est légitime et compréhensible. Nous avons besoin d'une pause.


Ça ne veut pas dire que nous sommes de mauvais parents, égoïstes ou farfelus. Nous avons envie de bien faire avec nos enfants, de les choyer, les protéger. Nous les aimons plus que tout. Ils subissent nos changements de vie et bien souvent nous nous sentons coupables de leur en imposer les conséquences.


De la pause nécessaire au basculement d'attitude


Du coup nous basculons d'une attitude d’adulte qui accompagne le développement de ses enfants à une attitude démissionnaire, pour rattraper- compenser- racheter- ce que nous leur avons ôté. Malheureusement cette attitude se révélera nocive pour eux comme pour nous. Nous l'adoptons parce que nous nous sentons responsables de leur mal-être, de leur malheur supposé, parce que nous imaginons qu'ils sont en manque affectif et que nous voulons le combler, parce que nous projetons sur eux nos propres peurs et angoisses. Nous devenons alors plus perméables à leurs demandes extravagantes.
Nous avons tendance à accepter plus de choses de leur part, à supporter un comportement moins adapté...et petit à petit nous sommes embarqués dans un chemin de plus en plus difficile, jusqu'à être dépassés par leurs réactions.

J'ai fais récemment connaissance avec une personne qui se fait ainsi tyranniser par une de ses filles. Elle a perdu le contrôle de ses réactions et se sent démunie. Pourtant cette enfant est encore jeune : pas tout à fait 10 ans. Mais elle a une grande violence en elle et rejette systématiquement toutes les demandes de sa mère ou de sa sœur. Je ne saurai dire d'où vient une telle situation. Peut-être que cette maman a eu le courage de quitter un conjoint violent et que, sans le vouloir, sa fille récrée ce climat ?  Je ne suis pas psy, ni soignante. Je n'en ai aucun titre, aucune qualification. Mais ce que j'entends à travers les hurlements de cette petite fille et de sa mère, c'est leur détresse et leur souffrance. J'ai l'impression qu'il se joue là autre chose qu'un simple conflit d'autorité, et que rien de constructif ne sort de ces crises.


Des places à rééquilibrer.


Cette histoire résonne en moi : elle fait écho à ce que j'ai vécu. Il me semble que j'étais comme cette maman il y a quelques années : stressée, fatiguée, sans cesse à culpabiliser sur la vie décousue que j'infligeais à mes enfants, à la recherche de nouveaux repères dans ma vie de parent séparé. J'avais du mal à gérer leur absence une semaine sur deux et je compensais par des permissivités plus grandes. Il m'a fallu du temps pour comprendre que cela créait et amplifiait un sentiment d’insécurité chez mes filles.

Avez-vous déjà ressenti un tel paradoxe ? On veut le meilleur pour ses enfants mais par notre propre attitude, on crée l'inverse de ce qu'on souhaite. Avez-vous été confronté aux mêmes difficultés ? Quelle a été la plus grande que vous ayez dû affronter ? Comment avez-vous trouvé les ressources nécessaires pour la dépasser ?
Il me semble que nous avons tout à gagner à être accompagné(e), sans jugement dans ces moments-là. Proposer une écoute, un refuge, une halte aux personnes malmenées par des situations de vie évolutives peut faire une réelle différence pour elles. Les conseiller aussi de se faire aider par des professionnels ou d'accepter la main tendue d'amis, histoire de souffler et de rééquilibrer les relations.


Accepter la redéfinition des rôles


C'est un chemin et une évolution dont il faut prendre conscience : non seulement nous nous retrouvons seul(e) une semaine sur deux en cas de garde alternée, mais en plus notre rôle de parent est un peu modifié sur ce temps-là. Nos enfants nous testent pour se rassurer sur notre présence et  notre capacité à assumer. Faisons-nous confiance et acceptons de ne pas détenir toutes les clés pour faciliter nos relations avec nos propres enfants. Restons ouverts à notre cœur et à nos limites. Tendons la main à ceux et celles qui sont en perte de repères actuellement ou acceptons la main tendue qui nous est offerte.

Pour ceux qui préfèrent la vidéo :


Prenez soin de vous et de vos belles pommes d'amour !
Céline

4 commentaires:

  1. C’est toujours un régal de te lire😁

    Merci et continue....

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  2. c'est exactement ça mais tout dépend de l'âge des enfants peut-être, petits ou ados ou jeunes adultes ils l'expriment différemment ; je pense que dans la colère des enfants il y aussi parfois une forme de "reproche" de ne pas avoir su retenir ou garder l'autre parent, et donc l'entendre...., surtout que les enfants ne font des colères qu'avec les personnes en qui ils ont confiance donc personnellement, je sais que je dois m'améliorer mais c'est surtout moi qui dois apprendre à ne plus être ds la réaction face à une colère mais trouver autre chose qui sécurise mon enfant, et c'est vrai que je n'ai pas toujours les ressources et que je me sens seule parfois, alors une aide un soutien un accompagnement seraient les bienvenus

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  3. Bonjour M ! Je te remercie de me lire...et de réagir.
    Je suis d'accord avec toi : l'âge des enfants module leurs réactions. Peut-être pourrais-tu me préciser l'âge des tiens ? Mais, pour moi,leur appréhension reste la même : leur quotidien est changé voire bouleversé par notre séparation et ils ont besoin d'être rassurés : notre amour est toujours là, notre attention aussi.
    La colère de nos enfants peut aussi être une envie cachée de nous "faire payer" cette séparation, qu'ils subissent. Elle peut être aussi amplifiée par une grande incompréhension : ils ne comprennent pas le pourquoi de notre séparation puisque -actuellement- on a l'air angoissé(e), perdu(e)...
    Il me semble qu'en pleine crise, il vaut mieux couper court à l'escalade des paroles violentes échangées entre eux et nous. Par exemple en disant : "chacun dans sa chambre, on est trop énervés pour continuer à discuter". Puis le calme revenu, on explique à nouveau la situation ,le pourquoi... et on les rassure sur leur futur, notre amour, notre écoute...
    Et surtout on prend du temps pour soi pour souffler ! surtout si on est seul(e)!
    J'ai créé ce blog pour justement rompre la solitude que tu ressens. J'espère que tu y trouves des conseils qui t'aident réellement. Tu peux aussi me contacter via mabellepommedamour@gmail.com ou en message privé sur mon Facebook : Céline Bouzon ou en me laissant d'autres commentaires ici. Je ferai de mon mieux pour t'accompagner dans cette période difficile. N'hésites pas !
    Prends soin de toi.
    Céline

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