dimanche 24 juin 2018

Comment prendre une bonne décision ?

Prendre une bonne décision : ce qu'il faut savoir pour y parvenir

 

Le fonctionnement de notre cerveau


En faisant des listes de positifs et négatifs, en pesant le pour et le contre, on pense prendre ainsi une décision complètement rationnelle. Or c'est loin d'être le cas. On voudrait prendre une décision consciente, réfléchie, qu'on contrôle pleinement. Par exemple quand il s'agit de quitter ou non son compagnon, quand il faut choisir un nouvel appartement, changer les enfants d'école.... Or notre cerveau dispose de nombreux fonctionnements automatiques, en lien par exemple aux stéréotypes inconscients qui nous affectent, aux étiquettes que nous collons malgré nous aux choses ou aux personnes et qui biaisent nos décisions dites réfléchies. Le fonctionnement automatique est pratique pour la vie quotidienne en nous faisant gagner du temps de réflexion et adopter des comportements prédéfinis. Je n'ai ainsi aucune question à me poser quand je veux boire : je prends un verre et je me sers de l'eau. Mais ces automatismes peuvent nous induire en erreur quand il s'agit de questionnements profonds.




Comment gérer les automatismes de notre cerveau ?

 

En en prenant conscience, on atténue les effets de nos automatismes. Par exemple, j'ai découvert qu'un de mes stéréotypes était qu'une femme ne pouvait avoir de l'argent hors de son mariage. Ça peut vous paraitre dingue mais ça faisait partie des représentations dont je n'avais pas conscience, transmise par ma famille involontairement. Rien qu'en en prenant conscience, j'ai pu rectifier le tir et ainsi cesser de prendre de l'argent chaque mois depuis mon divorce. 
S'appuyer sur les automatismes de mon cerveau permet de me rendre disponible à d'autres indices de décision comme mes émotions. C'est d'ailleurs pour cela que les vendeurs essaient de faire jouer la corde de l'émotion quand ils nous présentent leur produit. Si un vendeur d'assurance me peint une situation difficile suite à un accident de vie pour mes enfants,en m'expliquant par exemple qu'ils seront obligés d'interrompre leurs études pour subvenir à leurs propres besoins, il crée chez moi une réaction émotionnelle forte (peur, empathie...) et j'ai ainsi plus de chance de signer le contrat qu'il me tend, plutôt que si je regarde froidement les chiffres alignés sans me projeter émotionnellement.
Pour ne pas me faire piéger par mes émotions, il vaut mieux connaître son propre mode de fonctionnement, être à l'écoute de soi. Si notre cœur s'emballe, que notre respiration s’accélère ou notre poitrine se contracte, c'est le signe que notre décision sera fortement affectée par notre émotion. Je sais donc que si un vendeur utilise des images fortes en mettant en scène mes enfants (parce que c'est ma corde sensible), je refuse d'abord tout.  J'emporte les documents chez moi pour les étudier de façon plus réfléchie et posée.

Comment favoriser une bonne prise de décision ?


Pour être au plus haut de ses capacités de prise de décision, il vaut mieux être reposé. En effet notre cerveau rationnel, conscient, est sous le contrôle des capacités attentionnelles, qui nous demandent beaucoup d’énergie. Moins nous en avons, plus nous sommes sensibles à nos automatismes et stéréotypes. Donc quand on cherche un nouveau logement, parce qu'on se sépare, il vaut mieux visiter les différents logements proposés quand on est reposé qu'à la fin d'une semaine stressante pendant laquelle on n'a pas arrêté de courir à droite et à gauche. Le regard que l'on posera dessus ne sera pas le même. Plus nous serons reposés, moins notre décision sera automatique, intuitive ou émotionnelle. En période de séparation, nos émotions sont fortes, le stress est grand. Nous avons donc intérêt à soigner nos temps de pause, de repos pour favoriser une décision plus réfléchie. Je m'étais éloignée de ma famille, de mes enfants, de mon quotidien pendant 2 jours entiers pour réfléchir, au début de mes problèmes de couple. Une amie m'avait prêté son studio à une bonne heure de route de chez moi, loin de mes trajets et habitudes familiaux ou personnels. Je n'avais alors aucune contrainte d'horaire ou de repas à préparer et cela m'avait permis de me reposer, puis de réfléchir à ma situation, à ce que je voulais vraiment.

Dresser une liste permet de prendre du recul, d'activer le cerveau rationnel. Le passage à l'écrit nécessite un délai et favorise la prise de décision. C'est un exercice qui peut paraitre superficiel ou inutile mais qui marche quand même. Il éloigne le risque de prendre une décision trop rapidement. Je vous invite à le faire. J'avais ainsi noté tout ce qui me passait par la tête sur un cahier, sans me restreindre et en y revenant plusieurs fois pendant ce fameux week-end. Cela m'avait beaucoup aidé pour tenter d'y voir clair.


Connaitre les pièges de la décision permet aussi de s'en détacher.

 

10 pièges de la décision sont connus par les chercheurs en neurosciences. Certains sont plus actifs en cas de séparation que d'autres il me semble. Par exemple, à mon avis, il faut se méfier du "biais de conformité" quand on se sépare. Ainsi si l'on doit choisir entre deux magazines et qu'on a entendu parler du 1er et non du 2nd, on aura tendance à penser que le 1er est meilleur et à l'acheter. L'effet de groupe pèse sur nos choix. De même, si autour de nous les couples qui se sont séparés l'ont fait en se déchirant, on aura tendance à penser que c'est une solution normale et logique.

"Le biais de confirmation" est également à garder en tête pour s'en méfier. C'est le fait que quand on commence à se faire une opinion sur quelque chose ou quelqu'un, on ne voit plus que les éléments qui confirment cette opinion initiale. Si votre ex vous énerve, vous ne verrez plus que ses comportements qui vont dans ce sens-là. On fige notre avis sans rester ouvert à la possibilité de retour en arrière. Dresser une liste des comportements qu'il ou elle adopte et qui vous conviennent quand vous êtes en cours de  séparation permet de le voir dans sa globalité et de ne pas rester centrer sur tout ce qui ne va pas.

J'espère que cet article vous sera utile et que vos décisions vous paraitront plus faciles à prendre. Auquel de ces biais êtes-vous le plus sensible et donc allez-vous le plus vous  méfier ? A vos listes !

Prenez soin de votre propre belle pomme d'amour, pour pouvoir ensuite prendre soin des pommes d'amour qui vous tiennent à cœur !

Céline

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