lundi 4 juin 2018

Dévoiler ses faiblesses lors d'une séparation

Dévoiler ses faiblesses quand on se sépare : une folie ?


Ce week-end, j'ai pris encore davantage conscience de la nécessité à communiquer avec notre entourage sur ce qui fait notre force mais aussi sur nos faiblesses.
Avez-vous remarqué à quel point on se sent fragilisé quand on se sépare de notre conjoint et comme on a à cœur de ne rien montrer ?

Superwoman : le rôle de notre vie ? 


Au moment où je me suis séparée de mon ex-mari, je m'étais forgée comme une carapace, essentiellement pour ne pas dévoiler mes angoisses, mes doutes, mes peurs à mon entourage. C'était une façon de me protéger. En tout cas, j'en étais convaincue. J'avais donc endossé le rôle de la femme parfaite, ou du-moins j'essayais de continuer à porter ce costume, trop lourd pour moi en définitive. Trop éloigné de ma réalité. N'avez-vous jamais eu l'impression de jouer un rôle dans votre propre vie ? de correspondre aux attentes, imaginées ou réelles de votre entourage ? de la société ?
C'est ce qui s'était passé pour moi jusqu'au moment où j'ai refusé de rentrer dans le "jeu" de la guerre avec le père de mes enfants. Je me suis alors sentie seule, isolée, déboussolée et décalée par rapport aux personnes qui pensaient, imaginaient, me poussaient à ce que nos relations dégénèrent. Mais j'avais choisi mon camp : celui de la paix. 
Je fais une différence entre s'appesantir sur son sort, sa situation, se poser en victime d'une part et le fait d'affronter ses peurs et ses émotions d'autre part. Je crois que cela m'aurait aidé si j'avais pu parler de cette difficulté à l'époque. Je me suis montrée forte, par obligation et par croyance.
Maintenant je sais qu'on gagne beaucoup de force à montrer sa vulnérabilité. Se poser en victime, c'est faire porter la culpabilité à son ex, ce qui peut être réconfortant à court terme, mais c'est éloigner la possibilité de surmonter ses peurs en les affrontant. C'est se condamner à long terme à répéter les mêmes erreurs, avec d'autres personnes.

Voici donc mon plan d'attaque en 3 étapes pour faire de sa vulnérabilité une force :


- Premièrement : je la nomme.
Je pointe du doigt (ou du stylo), tout ce qui me fait peur pour l'avenir, ce qui me rend inconfortable actuellement par rapport à mon (ex/futur) couple, mes enfants, mon lieu de vie, mon train de vie, mes amis, mon travail....Sans complaisance, avec honnêteté.

- 2e étape : je reconnais ma vulnérabilité.
J'accueille mes larmes et mes émotions. Loin d'être le signe d'une faiblesse, elles permettent d'identifier là où j'en suis et donc de connaître mon point de départ vers quelque chose de nouveau.

- 3e étape : je la partage.
Cette vulnérabilité-là se transforme grâce à des proches qui seront capables de la reconnaitre, de l'accueillir eux-aussi et de l'accompagner, sans jugement.
J'ai pu le faire, je me suis autorisée à le faire, chez de la famille très proche de cœur mais que je ne vois pas souvent. Un couple, plus âgé que moi, comme des parents adoptifs. C'est chez eux que j'ai pu laisser venir et aller ces larmes non retenues (je venais alors de vendre la maison que je chérissais tant). Ces larmes se sont révélées salvatrices. Mon deuil pouvait commencer.

Ce mot vous parait fort ? C'est pourtant le processus par lequel il faut passer lors d'une séparation. Il y a même plusieurs deuils à faire : celui d'un couple, celui d'un lieu de vie, celui d'un certaine forme de famille qu'on avait créée.
J'ai de plus découvert que ma vulnérabilité n'était non seulement pas jugée, mais qu'en plus elle me reliait à ces êtres chers encore davantage. Que cela créait comme un trait d'union entre nous : des émotions partagées sont toujours plus fortes que celles qu'on vit isolément. On les vit pleinement. Puis on peut les gérer pleinement. Nous savons très bien que mettre un couvercle sur elles ne les fait pas disparaitre. 
Personne ne se sent proche de quelqu'un qui montre une façade froide et rigide, alors que nous portons attention à quelqu'un qui nous transmet ses émotions, qui nous touche. Nous avons envie de l'aider, de lui tendre la main, et nous avons créé des liens indéfectibles entre nous. Je suis d'ailleurs encore maintenant reconnaissante à ce couple d'amis de m'avoir permis d'entendre ma vulnérabilité.


Alors : osons nous montrer vulnérables, nous en serons d'autant plus forts ! 

Qu'en pensez-vous ? Si vous n'êtes pas d'accord, faites le moi savoir. Votre avis sur le sujet m'intéresse. Si vous pensez que cet article peut faire du bien à quelqu'un de votre entourage, sentez vous à l'aise de lui en parler. Peut-être qu'il ne vous dira rien ou peut-être qu'il vous sera reconnaissant sans vous le dire, comme je l'aurai été si j'avais pu le lire à ce moment-là.

Allez, prenez soin de vous et de vos belles pommes d'amour.
Avec toute ma reconnaissance d'avoir pris le temps de me lire et de penser que mes écrits peuvent peut-être faire une différence, pour quelqu'un.

A bientôt
Céline

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