mardi 3 avril 2018

Le partage du temps

Partager le temps de présence auprès des enfants

 

Passer d'une vie de famille avec un seul toit à une organisation de deux logements est source de beaucoup de questions et de stress pour les parents en cours de séparation, mais aussi pour les enfants.



Nous avons fait, je crois, comme tout le monde : du mieux possible avec des ratés et des réussites. La première question qui est venu à notre esprit, et qui conditionne beaucoup de choses, est le partage du temps. Quelle équation adopter : garde alternée ou non ? avec quelles modalités ? quelle souplesse ? quels risques sous-jacents ?

Définir ce temps partagé : un parcours aléatoire ?


Tout d'abord j'ai du convaincre mon ex-mari d'opter pour une garde alternée temps partagé : moitié du temps chez papa, moitié du temps chez maman. Au tout début, j'ai eu l'impression qu'il sous-estimait ses capacités et que se retrouver seul avec ses 3 filles lui faisait peur. Il envisageait de ne les prendre qu'un week-end sur deux et la moitié des vacances. En ce qui me concerne, je voyais là le risque de tomber dans deux pièges :
- l'éloignement progressif du papa avec le quotidien de l'école, des copains, des galères et des réussites des enfants. Or il avait toujours été présent donc je ne voyais pas pourquoi cela changerait. Il me semblait que s'il ne partageait que les temps de jeux, de vacances et de week-end, il perdrait de vue beaucoup de leurs contraintes ou de leurs joies. Et que cela risquait de détériorer leur relation sur le long terme. En tout cas c'était ma crainte.
- le fait de ne m'autoriser aucune coupure réelle et d'avoir à gérer seule le quotidien. J'étais tombée dans le piège du sacrifice de soi une première fois et je n'avais pas envie de recommencer. J'ai donc vécu ces discussions comme une bataille pour conserver ma toute nouvelle liberté. 
Nous avons finalement opté pour une alternance semaine/semaine. Rythme qui nous convient toujours actuellement.
On le voit, le choix découla d'un mélange de craintes et de contraintes. 


Quel jour pour le changement ?


Une fois défini le rythme, il a fallu choisir le jour du changement. Nous nous sommes calés sur le rythme de la nouvelle compagne de mon ex-mari : du dimanche soir 18h au dimanche suivant 18h. Cela leur permettait d'avoir une semaine avec les enfants, chacun de son côté puis une semaine sans enfants.
Assez vite nous nous sommes rendus compte que ce n'était pas la bonne formule pour nous. Quand nous récupérons les enfants, ils nous racontent ce qu'ils viennent de vivre, et pas tellement les jours précédents. Donc en les récupérant le dimanche soir, nous avions droit au récit du week-end (cad papa et les activités avec papa et sa nouvelle compagne en ce qui me concernait) et nous échappions  aux anecdotes de la semaine avec leurs copains et à l'école. Or c'est ce qu'on recherchait, tant mon ex-mari que moi. Autrement dit, c’était assez pénible à vivre pour l'un comme pour l'autre. Les enfants ne s'en rendaient pas compte car nous avons toujours laissé libre cours à leurs paroles. Hors de question de les empêcher de nous raconter quoi que ce soit. Aux adultes de s'adapter, à ce niveau-là. Mais c'est quand même plus agréable quand on peut se protéger un peu. Sans oublier que les choses évoluent et que ce qui vous parait improbable au début est votre quotidien par la suite.
Après une attente d'un an et demi, nous avons pu faire un roulement sur le vendredi soir : beaucoup plus agréable. Cela permet aussi de partir en week-end sans se poser la question du dimanche soir et du respect des horaires du retour. C'est donc aussi éviter des discussions et concessions : vous organisez votre week-end comme bon vous semble.

Expliquer ce choix 


Comme toujours, les enfants vivent mieux les choses quand elles sont expliquées. Et pour nous, adultes, c'est pareil. Chaque changement se vit mieux quand il est annoncé et expliqué. Ma petite dernière avait seulement 4 ans quand on s'est séparés. Et pour elle, le découpage en semaine fut compliqué : elle n'avait aucune notion du temps. Elle suivait ses sœurs mais n'était pas à l'aise avec ses changements. Une semaine sans maman ou sans papa était longue. Nous avons fait quelques adaptations, et dessiné par exemple avec elle la succession du calendrier, expliqué et montré la permanence du lien, permis d'appeler quand elle le voulait dans un sens comme dans l'autre... 
Toutes ces explications et tous ces aménagements lui ont permis de mieux vivre notre séparation. Et elles m'ont permis à moi aussi de mieux les vivre. J'hésitais à lui parler de ce que je faisais quand elle n'était pas là, mais en fait ça la rassurait : je n'étais pas perdue loin d'elle. A partir du moment où j'ai compris ça, je fus moi aussi libérée. Je m'autorisais à vivre bien, comme je le voulais, et à le dire.

Toute évolution demande une adaptation 


Au début, ce qui me perturbait le plus, c'était d'avoir à partager ce temps de présence auprès de mes enfants. Je ne les avais pas faites pour ne les voir que la moitié du temps ! Il a fallu que je fasse un certain deuil : celui de ma présence continue auprès de mes filles. Doux leurre d'ailleurs... Depuis j'ai compris que j'avais gagné au change et elles aussi me semble -t-il : la qualité a succédé à la quantité. Certes je les vois moins . Mais quand elles sont avec moi, je suis davantage disponible pour elles et présente dans ma tête pour elles. On a gagné en profondeur d'échanges. On est heureuses de se retrouver. L'attente crée le désir et l'envie d'en profiter...

Je sais que de nombreuses possibilités et aménagements sont possibles, et l'essentiel est que chacun puisse s'y retrouver. Cela m'intéresse beaucoup de connaître vos expériences ou vos questionnements à ce sujet. Et dites-moi si cet article vous a aidé.
Vous pouvez laisser un commentaire en cliquant sur "Aucun commentaire" ci-dessous ou  m'envoyant un message à mabellepommedamour@gmail.com ou sur ma page Facebook : Céline Bouzon. Je vous répondrai.

Prenez soin de vous et de vos belles pommes d'amour !

Céline

2 commentaires:

  1. Toujours formidables tes articles merci !!!! J’espère que cela aidera beaucoup de parents......

    Quand nous parles-tu de l’éducation différente chez papa et chez maman ?

    Une pensée aussi pour les parents solo 😉

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Anaclovi ! Je retiens tes idées pour des prochains articles, c'est noté. Je ne suis pas parent solo et je ne parlerai pas de mon expérience mais de ce que je peux observer chez d'autres.
      Courage aux parents solo !

      Supprimer

Laissez votre commentaire ici :