dimanche 5 août 2018

L'annonce de la rupture : comment gérer positivement cette étape ?


Comment mieux vivre sa séparation en cernant les étapes du  processus de séparation.

Lors de mon précédent article, je vous ai parlé des 5 étapes clés lors du processus de séparation. Je continue cette exploration car je pense que cela vous permettra de mieux comprendre où vous en êtes dans votre propre chemin et de mieux reconnaître vos propres émotions pour tenter de mieux les maitriser. C'est aussi très rassurant de comprendre que ce que vous ressentez fait partie d'un processus normal.


1ere étape : un stress intérieur et des doutes renouvelés

J’ai longuement décris la 1ere étape qui est celle du cheminement intérieur, celle des doutes et des questions. C’est une période de grand stress psychologique car on hésite entre rester et partir. On sent qu’il y a un décalage dans le couple mais on fait comme si tout allait bien. Et pourtant on a du mal à se projeter dans un avenir commun, on aimerait se détacher de notre compagnon dans le regard des autres, mais nous sommes bloqués dans notre décision. Quitte même à attendre un signe extérieur qui tarde à venir.
Le silence de celui qui se questionne intérieurement n’est pas à interpréter comme une envie de faire mal mais plutôt comme le signe d’une bataille intérieure dont il souhaite préserver son partenaire. C’est difficile à vivre pour les deux.


On peut alors envisager 3 solutions :
-changer la dynamique de la relation : en prenant  des résolutions importantes alors qu’on y croit plus. Par exemple on se marie pour sauver son couple, on fait un enfant ou on s’investit à fond dans la rénovation de la maison. C'est une solution très risquée car elle ne résout aucun des réels problèmes.

-changer son partenaire : on a tendance à croire que c’est lui ou elle qui est à l’origine de nos problèmes. Mais on se heurte à une différence de perception. Vous savez pourquoi vous voulez le changer, lui ou elle ne comprend pas. On n’est pas toujours clair sur ce qu’on dit à l’autre, sur ce qu’on attend de lui et surtout pourquoi. Nos premières tentatives sont tellement timides, parce qu’on se croit limpide comme de l’eau de roche alors qu’elles sont maladroites et qu’elles passent inaperçues. Ça ne fait qu’amplifier notre décalage.

- se changer soi : on va alors chercher ailleurs que dans le couple tout ce qui nous manque. On est guidé par notre envie d’être heureux. Mais souvent au lieu de réfléchir vraiment à ce qui nous définit, et à ce qu’est le bonheur pour nous, on se noie dans un tourbillon de nouvelles activités dont nous excluons notre partenaire, pour nous créer un jardin personnel où nous pouvons respirer. Cela pourrait être une bonne idée mais le contraste entre notre bonne humeur à l’extérieur fait ressortir le quotidien trop terne de la maison.

Que faire alors ? Selon moi, la seule réelle solution à long terme est d’améliorer la communication avec son partenaire. Il faut sortir du silence, de sa carapace pour faire évoluer la situation avant qu’elle ne devienne explosive. Peut-être est-ce le moment d’aller voir un psychologue, un conseiller conjugal. Parler à ses amis de ses difficultés, c’est bien pour soi, mais parler au principal(e) intéressé(e) c’est mieux pour le couple. Et ce sera la seule solution pour sortir de l’impasse. Aucune garantie de succès mais en tout cas vous mettez plus de chances de votre côté.


 Après les hésitations, la 2 étape : l'annonce de la rupture 



Si toutes les tentatives d’amélioration de la relation ont échoué alors vient le temps d’annoncer la rupture à son conjoint(e) .

Au bout d’un moment, très variable pour chaque personne, le vase déborde et la décision s’impose à nous : cette fois c’est la rupture. On en peut plus faire autrement que s’y résigner ou on a peut-être enfin la capacité de s’assumer seul(e). Que les deux partenaires partagent la même impression d’être allés au bout de la relation, ou que l’un des deux découvre brutalement la situation, il n’y a aucun moyen d’échapper au stress de cette annonce. C’est toujours un moment pénible pour les deux partenaires. Au-moins peut-on préserver l’autre de notre lâcheté et du risque de l’apprendre par une tierce personne, en lui annonçant nous-mêmes.

Quand on se sent en position de force, par exemple parce que c’est nous qui avons pris la décision de partir, il vaut mieux éviter d’alourdir la charge sur les épaules de l’autre en l’assenant de reproches, même s’ils sont justifiés. D’une manière générale, il vaut mieux parler en son nom et employer le « je ». Je l’ai déjà dis : le « tu » tue. J’explique ce que je ressens, mes besoins, mes aspirations, mes déceptions aussi. De toute façon chacun repartira avec un fort sentiment de culpabilité. Coupable de ne pas avoir vu venir, de ne pas avoir su rendre son partenaire heureux, coupable de quitter, coupable d’agir ainsi malgré…, coupable de briser la famille.

On se trouve plongé dans un état de stress important avec une forte sensation de vertige, de perte de contrôle de sa vie. J’ai eu l’impression personnellement que le ciel me tombait sur la tête, que tout ce en quoi je croyais s’était évaporé d’un seul coup, de ne plus avoir de repères du tout. Le choc émotionnel lors de l’annonce de la fin d’un couple est d’autant plus violent qu’on pense à toutes ses conséquences sur les enfants, la famille, les amis, la maison, le travail... Quelquefois le choc est tel qu’on refuse d’en entendre davantage, d’écouter. C’est une façon de se préserver du trop plein d’émotions.

La peur panique de la séparation peut conduire à nous faire accepter tout et n’importe quoi. On se remet en cause personnellement et on se surveille comme le lait sur le feu pour plaire à tout prix à son partenaire . Mais c’est un stress qui épuise nerveusement et qui conduit forcément à l’échec donc aussi à une perte de de confiance en soi, à un découragement voire à une déprime.
On peut essayer la solution d’une séparation provisoire, comme un temps de respiration nécessaire à chacun pour digérer ses émotions. C’est dangereux car chacun des partenaires peut prendre goût à l’aventure en solitaire, loin de toute pression ou rencontrer quelqu’un d’autre. Mais ça peut marcher, en particulier si les deux conjoints se mettent bien d'accord sur les conditions de cette séparation provisoire et du retour à la vie commune.



J’ai déjà parlé lors d’un précédent article de la manière de l’annoncer à ses enfants, ensemble et dans un climat apaisé. Ce n’est pas le moment de régler ses comptes. On parle en tant que parents et non en tant que femme ni en tant qu’homme.

Comment gérer l'annonce à la famille ?


Dans les ouvrages consacrés au sujet, peu parlent de l’annonce à la famille. Or c’est souvent un moment très redouté, bien plus que l’annonce à ses collègues ou ses amis. Certains le repoussent même jusqu’à son déménagement effectif. Il me semble important de revenir sur l’annonce aux proches car la réaction de la famille conditionne beaucoup la relation des ex-conjoints après la rupture.

Voici quelques craintes que nous pouvons ressentir à ce moment-là :

-         - on a peur de leur faire de la peine. Ils nous voyaient sous notre meilleur jour et s’entendaient si bien avec notre compagnon !

-          - on appréhende de se présenter en situation d’échec, là où eux ont si bien réussi. On peut même se sentir honteux.

-          - on a la crainte de les décevoir. Ils avaient mis tant d’espoir en nous !

-          - on appréhende de réactiver un conflit avec un de nos frères ou sœurs à ce sujet, ou une compétition qui dure depuis notre enfance.  « Ton frère a bien réussi, lui, à gérer ses problèmes, comme d’habitude, et pas toi. »

-          - on a peur de leurs commentaires sur notre façon de mener notre vie, ou leurs conseils et intrusions dans notre vie. Ceux-ci peuvent être très pesants au moment où nous sommes très émotifs.

Entre leur accompagnement sans faille et leur condamnation sans appel, tout est possible. Par exemple mon père a refusé de revoir mon ex-mari pendant de nombreuses années, celui de ma cousine reçoit son ex-gendre mais refuse de croiser sa propre fille. La palette de réactions de la famille est large mais teinte les relations entre ex de plus ou moins de fluidité. S’entendre dire par exemple qu’"il était temps que tu quittes ce vaurien" ne va pas dans le sens d’un apaisement des relations. Je vous engage donc à faire le point sur la réaction de votre propre famille, vos proches et d’examiner de quelle manière cela a pu détériorer vos relations avec votre ex. Histoire de se réapproprier sa propre histoire…

Voilà quelques éléments pour comprendre cette 2e étape clé du processus de séparation. On voit que pour qu’elle ait lieu dans des conditions acceptables pour tous, il faut reconnaitre sa propre part de responsabilité, essayer de comprendre son conjoint(e) et accepter de faire les efforts nécessaires. Cela ne va donc pas de soi et demande du temps. Courage ! 
Et vous, quel est le point qui vous demande le plus d'efforts ? N'hésitez pas  à laisser votre commentaire sous cet article, pour partager votre propre expérience avec la communauté des gens qui vivent la même chose que vous.

Je vous renvoie par ailleurs à la lecture de l’ouvrage du professeur Christophe Fauré Le couple brisé qui m’a inspiré cet article, si vous voulez en savoir davantage.

J'aborderai lors d’un prochain article la façon dont nous gérons désormais la rupture consommée. Comment nous faisons pour gérer la suite de notre séparation avec nos émotions actuelles ?




D’ici là, prenez bien soin de vous !
Céline

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