dimanche 28 octobre 2018

Je me prépare à quitter mon/ ma conjoint(e)

Comment se préparer à se séparer de son compagnon ou de sa compagne ?


Quand on traverse la période de doute et de questionnement intérieur que j'ai décrite dans l'article : La première étape du processus de séparation , on se situe alors dans le premier temps du processus de séparation. Énormément de questions nous assaillent et se posent. Nous voudrions éviter de commettre des erreurs évitables mais nous ne savons pas vraiment les identifier.




Voici, de façon synthétisée, les quelques principales pistes de réflexions importantes pour moi :

1. On fait le point sur sa situation financière dans son ensemble. 

 

Il s'agit de préciser exactement ce qui appartient à qui dans le couple. Est-ce qu'un contrat de mariage a été signé ? Quels en sont les termes exacts et les implications dans la situation actuelle ? Il faut mettre au clair tous les biens pour définir précisément qui en est le propriétaire en cas de séparation, sous quelles modalités, moyennant quels frais, sous quels délais...
Autant de questions précises auxquelles il est bon de savoir répondre, pour éviter toutes mauvaises surprises, ou pour se donner les moyens de réagir autrement que sous la colère.  Je vous recommande vivement de prendre conseil auprès d'un avocat à ce stade. Au pire il vous en coûtera une consultation, mais au-moins vous savez où vous mettrez les pieds pour les mois et les années futures. On se renseigne pour savoir à quoi on a droit, en toute légalité et transparence. Se renseigner et clarifier les choses ne veut pas dire vouloir léser son compagnon ou sa compagne mais comprendre pour agir.
 Il est certain que pour de très nombreuses femmes, il n'est pas possible de quitter son conjoint tant qu'elles n'ont pas d'emploi. Mais avec de l'aide et de l'imagination, on peut souvent réussir là où on pensait échouer.

"Ils ne savaient pas que c'était impossible alors ils l'ont fait". Mark Twain

2. On réapprend l'autonomie.

 

Tout ce qu'on a délégué avec plaisir à son partenaire, il va falloir se le réapproprier pour retrouver de l'autonomie. Et le plus tôt sera le mieux car il en va de notre indépendance et de notre capacité à nous relever de notre séparation.
Par exemple, nous allons devoir réapprendre à faire les courses, l'entretien de la voiture, gérer les comptes financiers , préparer un petit goûter pour le petit dernier, repasser ses chemises... Ce sont autant de petits détails mais qui ajoutés les uns aux autres finissent par être un frein à notre indépendance. Ces petits ou grands gestes du quotidien sont autant de mauvaises raisons qui nous poussent à rester dans notre confort actuel. Être capable de se gérer et d’organiser sa vie de façon complètement autonome est une manière de prouver qu'on a besoin de personne pour vivre. C'est aussi retrouver de la confiance en soi qui est toujours très écornée lors d'une séparation. Quand on est autonome, on se rend alors davantage compte qu'on partage la vie d'une personne parce qu'on l'aime et non parce qu'on a besoin d'elle.
Réaffirmer son autonomie est comme poser une pierre pour construire, plus tard quand le temps sera venu, un nouveau couple sur des bases solides.


3. On réfléchit au nouveau mode de garde des enfants.

 

Quel mode de garde souhaitez-vous adopter ? Qu'est-il envisageable ? souhaitable pour vous ? pour les enfants ? Est-ce que ce sera une garde alternée ou pas ? Sous quelle modalité ? Quel jour choisir pour laisser ou récupérer les enfants ?
Par exemple, au début mon ex-mari et moi alternions la présence des adultes dans la maison une semaine sur deux, et les enfants y vivaient bien sûr en permanence. C'était même plus compliqué que cela : en attendant de vendre la maison, pour ne rien changer dans les habitudes des enfants côté activités et rythme scolaire, nous avions conservé l'organisation que nous avions adoptée,  alors que désormais nous ne vivions plus ensemble sous le même toit. J'avais pris une chambre dans un lycée et lui avait un arrangement avec des amis. Donc, quand c'était ma semaine, je vivais dans la maison et il s'occupait de gérer le matin à la maison avec les enfants : la fin du petit-déjeuner et la préparation puis  la dépose des enfants dans leurs différentes écoles. Pendant ce temps-là je partais au travail. Puis je reprenais la main à la sortie de l'école. Et les enfants revoyaient leur père le lendemain matin.
Quand c'était la semaine de mon ex-mari, il habitait dans la maison et vivait avec les enfants. Mais tous les soirs c'était moi qui les récupérait à la sortie de l'école, qui les emmenait à leurs activités, devoirs, goûters... Cela correspondait à une tranche horaire pendant laquelle leur père ne pouvait s'échapper de ses obligations professionnelles. Et vers 19h je lui laissais la place à la maison.
Cela avait l'avantage de nous permettre de voir les enfants tous les jours et réciproquement. Une façon de s'adapter en douceur à l'alternance.

Peu importe la modalité que vous choisirez, si elle vous correspond, c'est la bonne. L'essentiel c'est d’instaurer une routine et un rituel, et de se sentir rassurés sur la permission qu'ils ont d'aimer l'un et l'autre de leurs parents. Laisser libre les enfants d'emmener chez l'un ou chez l'autre les affaires dont ils ont besoin ou envie fait partie des choses qui les rassurent. 

A ce stade, tout ne peut encore être défini car il faudra être deux pour tout caler, mais se poser ces questions avant d'engager la procédure permet de commencer à se positionner, et à se rendre compte des implications qu'une séparation imposera.

Rester entouré(e) et accompagné(e) dans tout ce processus de séparation est un  excellent moyen de garder le cap. Le changement sera profond et petit à petit vous deviendrez confortable à sortir de votre zone de confort.
Courage !

Prenez soin de vous !
Céline

lundi 8 octobre 2018

L'individu et la société : comment conjuguer "moi" et tous les autres ?

Un parcours individuel et des répétitions collectives

 

Comment établir un lien entre notre propre vie et la multiplicité des cas similaires au nôtre dans la société à laquelle nous appartenons malgré nous ? 

Comment se resituer comme simple individu faisant partie du puzzle de la société  alors que nous vivons pleinement notre propre vie ?

 


C'est ce que je me suis demandé hier en écoutant un reportage très intéressant sur les ondes de France Inter au sujet des "marchands de bonheur" tels que les coachs de vie et autres conseillers en développement personnel. Si vous voulez l'écouter vous aussi, voici le lien :
Ce reportage faisait ressortir le fait que les coachs et autres conseillers en développement personnel n'existent que parce que la société a reporté toute la responsabilité sur l'individu sans plus s'interroger ni proposer des solutions à grande échelle. Cela m'a fait réfléchir sur ma mission, celle que j'ai envie de poursuivre à travers ce blog.

Comme vous le savez, j'ai divorcé il y a 5 ans , après 14 ans de vie commune, du père de mes filles. J'ai très mal vécu cette séparation alors que je n'étais plus heureuse depuis longtemps dans le carcan que nous nous étions construits. 
Petit à petit j'ai retrouvé de l'entrain, du plaisir et je vois même des avantages à notre séparation. En tout cas je suis très fière du chemin parcouru chacun de notre coté, pour nous-mêmes mais aussi pour nos enfants. Je vous fais part de toutes les étapes que j'ai franchies, les difficultés que j'ai rencontrées pour vous permettre de vivre plus paisiblement votre propre parcours.

Je suis un individu en désaccord avec sa société 


J'ai conscience de faire partie de ces "marchands de bonheur" dont il était question dans cette enquête, à ceci près que pour l'instant je ne vends rien.  Ce qui me frappe, c'est la similitude de parcours parmi les personnes que j'accompagne alors que nous vivons chacun notre propre vie, bien différente les unes des autres. Le processus de séparation se déroule en étapes bien définies et identiques (cf mes 5 précédents articles), ce qui est rassurant. Cela nous aide à comprendre et trouver notre chemin plus facilement dans ce dédale de destruction et reconstruction de son identité. Cependant notre grande solitude à vivre pourtant les mêmes choses me désole. Mais ce qui me sidère le plus, c'est de constater qu'un grand nombre de personnes parlent de la séparation comme quelque chose à rechercher à tout prix, et en particulier à faire en sorte que cette séparation se passe mal. Elles en tirent une certaine gloire : pour elles, cela s'est mal passé et donc c'est la preuve qu'elles sont fortes. C'est comme si elles encourageaient les autres à les suivre sur le chemin de la séparation, à prendre leur "envol", à devenir "enfin indépendant". C'est comme si dans leurs paroles, le couple n'était plus qu'un carcan volontaire pour individu n'osant pas s'en affranchir.
C'est pour moi un effet tout à fait pervers d'une recherche légitime d'un nouvel équilibre. C'est une conséquence du côté cynique et utilitaire de notre société. Elle nous en demande trop : il faut réussir sa vie de femme, d'épouse, de mère (ou d'homme, d'époux, de père) et sa vie professionnelle tout en se conformant à des canons de beauté. Et si on n'y parvient pas, c'est de notre faute. Nous n'avons pas su gérer, organiser, planifier, revendiquer, assumer....c'est en nous que se trouve la solution à tous nos maux. Il nous revient  de voir la vie du bon côté et de mettre en œuvre ce que nous apprenons par nous-mêmes. 

Où est notre propre responsabilité ? 


Cette responsabilité personnelle est en grande partie vraie mais c'est oublier que pour y parvenir, nous avons besoin du soutien de notre conjoint, de nos enfants, de nos parents, de nos amis, de notre employeur, de la société qui organise les crèches, garderies, télétravail, congé paternité.... pour ne citer que cela. Bref nous avons besoin du soutien des uns et des autres et de changer le regard tous ensemble sur les diktats que nous nous imposons les  uns aux autres. Ça commence donc par aider nos amis en difficultés dans leur couple à avoir du temps pour eux par exemple, avant que la séparation ne soit inéluctable.
C'est aussi une sacré mise en garde pour la mère que je suis : quelle image du couple j'ai envie de transmettre à mes filles ? Quel idéal de vie souhaitez-vous transmettre à vos enfants ? 
Il me semble que mon divorce fut un parcours personnel mais aussi un échec de la société, parce qu'un exemple parmi tant d'autres, parce qu'il reflète un malaise au sein des  personnes de ma génération, que la répétition des schémas est trop permanente pour être anodine.
Il me semble que la société dans son ensemble ne nous laisse pas le temps de digestion suffisante et nécessaire aux événements qui nous touchent et qui affectent forcément notre "efficacité" au  travail et à la maison. Par exemple il n'y a pas si longtemps les personnes qui vivaient un deuil portaient un brassard pendant un an. C'était une manière de signaler aux autres qu'il fallait témoigner une plus grande tolérance vis-à-vis de ces personnes diminuées et meurtries. Actuellement, quand vous vivez un drame, vous avez droit à quelques jours de congé et voilà. 
Si je fais le lien avec un deuil, ce n'est pas par hasard : des études ont classé les événements les plus marquants dans une vie et la séparation ou le divorce apparaissent en pôle position !

Donc laissons-nous du temps pour digérer tout cela, prenons l'aide qu'un coach de vie va nous apporter car cette aide est réelle et précieuse mais restons lucides sur les manques de la société. A défaut de solutions proposées à tous, à l'échelle de la société française actuelle, saisissons l'opportunité qui nous est présentée de régler nos problèmes à notre hauteur.  L'aide des coachs et autres conseillers en développement personnel, dont je fais partie, est une chance.
Certes nous sommes responsables mais nous sommes entourés. Alors est-ce à nous de choisir notre entourage, tout notre entourage ? ;-)
Qu'en pensez-vous ? Partagez-vous mon avis ? Je suis très curieuse de savoir ce que vous en pensez, de connaître vos réactions à ce sujet. Merci de prendre le temps de m'en faire part.

Et pensez à prendre soin de vous !
Céline